Communiqué du Collectif Stop Carnet du 6 juin 2020

Carnage au Carnet : Et maintenant ?

A l’heure où la pandémie du Covid 19 a rebattu les cartes, et a démontré le lien entre la destruction de la biodiversité, des habitats naturels, de la faune et la flore et la propagation de virus des plus agressifs,

A l’heure où notre modèle de société productiviste engendrant des ravages nuisibles à l’humain, au climat et à l’environnement, a montré largement ses limites ,

A l’heure où les multinationales, avec la complicité des différents gouvernements, s’affranchissent impunément des contraintes environnementales et écologiques, pour un mercantilisme dévoyé qui ne dit pas son nom,

A l’heure où la crise climatique déclenche des bouleversements sans précédent ,

Le collectif STOP CARNET refuse que le site naturel du Carnet, notre bien commun à tous, soit dévasté pour accueillir un projet de zone industrielle dédiée aux énergies « pseudo » vertes :

  • N’abandonnons pas le Carnet, déjà convoité auparavant pour la construction d’une centrale nucléaire, projet abandonné grâce à la mobilisation et la lutte des populations
  • N’abandonnons pas le Carnet, ce site unique en Loire Atlantique, à la voracité de multinationales telles que TOTAL, CARGILL, YARA, ALSTHOM, ENGIE, soutenues sans état d’âme par le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire 
  • N’abandonnons pas 395 ha d’espace naturel, classé Natura 2000, dont 60% de zone humides indispensables à la biodiversité de notre département 
  • N’abandonnons pas les 116 espèces protégées vivant paisiblement sur le site et un des derniers couloirs migratoires préservé

Est-ce ainsi que le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire compte tirer les leçons de ces derniers mois en cautionnant via la destruction du Carnet, un projet industriel dévastateur, dangereux, et antidémocratique ?

Pourquoi ne pas rénover les friches industrielles et la multitude de hangars et locaux vides au lieu de massacrer un site vivant et magnifique ?

Comment peut-il négliger le cri d’alarme de l’agence Européenne de l’Environnement sur les risques avérés de submersion du carnet, zone reconnue inondable ? (publication du 10/02/2020)

Comment peut-il faire fi de l’impact du réchauffement climatique en France, de la montée inexorable de la mer, des dangers environnementaux qui se profilent partout ?

N’apprend-il donc rien des impacts désastreux de ces derniers mois, n’en-tire-t-il pas les conclusions évidentes : retrait de ce projet ahurissant d’inconséquence ?

Nous en appelons aux maires des communes limitrophes au Carnet :

Il est urgent d’agir pour le bien être de tous et celui de vos administrés,

Il est urgent de revoir vos positions en faveur de ce projet délétère qui nous mène droit dans le mur et pénalisera pour longtemps les générations suivantes

Ne cautionnez pas la bétonisation d’un site naturel sous couvert d’une « vitrine verte »

Ne validez pas ce projet mortifère sous le prétexte qu’il générera de l’emploi. Mais quels emplois ? Ces emplois qui profitent de la précarité des populations, les aliènent, les exploitent, les sous paient et engendrent de la souffrance au travail?

Il existe d’autres possibilités d’emploi plus dignes, plus valorisants : local ou relocalisation, les services, domaine de la santé, valorisation des filières de l’artisanat, paysannerie….et tous ceux qui ont manqué cruellement pendant le COVID.

Nous vous invitons à échanger à ce sujet avec le Collectif.

Le collectif Stop Carnet, et bon nombre d’habitants :

  • Refusent ce modèle industriel au seul profit des grand groupes, au détriment des populations qui peuvent et doivent s’émanciper de ces projets mégalomaniaques
  • Appellent à sauver le Carnet et ses zones humides qui aident à la fertilisation des sols, à la régulation des crues et à la protection des littoraux, ainsi que sa faune et sa flore gravement menacées
  • Déplorent l’importation de matières rares dont certaines extraites à l’autre bout de la planète qui seront acheminées au Carnet, comme l’entreprise Framatome et son importation de zirconium à quelques centaines de mètres du site.
  • S’opposent à la grande casse écologique orchestrée par les industriels et les politiques, et la grande braderie des terres naturelles et agricoles sans concertation avec les populations.
  • Entendent protéger l’estuaire, trésor écologique où affluent les eaux du bassin-versant de la Loire, soit près d’un quart du territoire national.

PROTÉGER C’EST DÉFENDRE!!!!

Nous ne nous battons pas pour le Carnet, nous sommes le Carnet qui se défend…

« Lorsque la dernière goutte d’eau sera polluée, le dernier animal chassé, et le dernier arbre coupé, l’homme blanc comprendra que l’argent ne se mange pas »

Sitting bull chef sioux.

En direct du Carnet

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