Communiqué du collectif Stop Carnet

Communiqué du collectif Stop Carnet le 13/02/2020 lu devant le site du projet industriel

Carnage au Carnet en vue !

Nous sommes aujourd’hui réunis pour la deuxième fois sur le site du Carnet, après un premier rassemblement de 200 personnes en décembre, pour annoncer la création du collectif STOP CARNET déterminé à empêcher un nouveau Grand Projet Destructeur, Inutile et Imposé (GPD2I) en bord de Loire.

Le site du Carnet, c’est 395 ha d’espace naturel riche et diversifié, classé Natura 2000 : une mosaïque d’habitats sableux sur une zone humide classée d’intérêt national (OZNH), au niveau d’un couloir migratoire précieux pour la région (zone ZNIEFF). Au total, 116 espèces protégées habitent le site. 110 ha de cet espace naturel sont concernéespar un projet d’extension du Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire, censé accueillir une zone industrielle destinée aux énergies dites « renouvelables », soutenue par les grandes entreprises du port autonome comme Total, Cargill, Yara, Alstom, Engie… « Ce projet est dévastateur pour le site et la région, mais il est aussi dangereuxantidémocratique, et symptômatique d’un modèle de société qui continuer d’organiser l’exploitation du vivant et des ressources derrière une nouvelle vitrine verte. C’est tout ça que nous voulons dénoncer avec ce collectif ! » selon Yoann membredu collectif, et également de Terres Communes.

Les industriels et les politiques instigateurs du projet font fi du fait que cette zone est inondable. Les dangers sont pourtant avérés : la tempête Xynthia ayant déjà occasionné des inondations en 2010 à un niveau que les remblais et la montée du niveau des mers dû au réchauffement climatique ne parviendront certainement pas à contenir.

Tout ceci se passe dans un silence assourdissant au niveau local. « Nous comptons bien interpeller les candidats aux municipales à ce sujet » prévient Gabriella du collectif, habitante de Paimboeuf. Car qui, à part les décideurs est au courant de ce projet alors que les foreuses pour l’expertise géotechnique sont déjà sur le site et que le remblaiement doit commencer d’ici la fin de l’année ? Les communes environnantes semblent peu informées et encore moins prendre la mesure des nuisances de ce projet pour la quiétude des riveraines et des riverains : pollution sonore, visuelle, multiples transports quotidiens par camion, augmentation du trafic maritime… « S’ils viennent on s’opposera ! et s’ils ramènent les flics, on sera là aussi ! » Lance Gabriella.

Sans compter son ampleur considérable et son coût indécent : 85 millions d’euros pour le seul aménagement du site. Site qui sera ensuite livré « clé en main », comme 12 autres zones similaires sur le territoire national, sans qu’aucune concertation ni modification des plans d’urbanismes ne soient nécessaires. Une tribune émanant de plusieurs collectifs écologistes dénonçait le 27 janvier dernier l’annonce en grandes pompes de ce programme par Emmanuel Macron àVersailles devant 200 magnats de l’industrie internationale. 

Nous dénonçons cette grande braderie de terres naturelles et agricoles, organisée par l’Etat pour affranchir les investisseurs de toute concertation locale et tenter ansi de se débarasser des voix dissonnantes. « Pourquoi le port ne rendrait pas ces terres aux habitants et habitantes du coin, qui pourraient eux-mêmes décider ce qu’ils pourraient en faire ? Et pourquoi pas laisser cet espace aux habitant-es qui le peuplent déjà : les faucons, hirondelles, tadornes, Phragmites que les passants apprécient tant en venant s’y promener ? » s’interroge Julia une écologiste venue soutenir les habitant.es dans leur lutte.

Nous nous interrogeons sur le positionnement des associations environnementales FNE et LPO, qui, en acceptant la gestion d’une zone naturelle de 300ha sur ce même site, font office de caution environnementale.

Nous dénonçons le Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire, qui, depuis près de 60 ans, tente de s’approprier ce site, d’abord utilisé pour aménager le cours du fleuve, condamnant un bras de la Loire, puis destiné à abriter une centrale nucléaire, projet abandonné en 1997 suite à une très forte résistance locale et populaire.

Nous dénonçons le sort réservé à la ville de Paimboeuf, déjà située sur une zone Sevezo et sacrifiée à l’industrie de l’armement et du nucléaire au XXe siècle, et qui ne mérite pas d’être à nouveau malmenée et exploitée par les industries de la pseudo croissance verte du XXIe siècle.

Nous dénonçons la métropôle nantaise et le département Loire Atlantique qui n’en finissent plus d’accumuler les projets inutiles et destructeurs : surf park, grand contournement de Nantes, extension permanente des zones urbaines et industrielles…

Nous dénonçons la colonisation de l’estuaire depuis deux siècles par la mégalomanie des industriels et des politiques avides d’une mondialisation dépendante de flux de transports maritimes absurdes et de leurs méga zones portuaires qui sacrifient l’embouchure des grands fleuves de toute la planète. 

Nous dénonçons enfin, l’importation de matières rares extraites à l’autre bout de la planète qui seront acheminées au Carnet, comme l’entreprise Framatome et son importation de zirconium à quelques centaines de mètres du site. Ces matières rares destinées, à la fabrication des éoliennes et des panneaux photovoltaïques, censées lutter contre le climat, ne font pourtant que perpétuer l’exploitation des sols, la dépendance des populations et la circulation des marchandises à grande échelle. 

C’est parce que nous en avons assez du climat autoritaire et antidémocratique qui accompagne les déclarations de bonnes intentions des puissants que nous avons décidé de résister depuis ces terres sur lesquelles nous habitons contre le Gros Port de Saint Nazaire et les pollutions qu’il engendre sur cette estuaire, trésor écologique où affluent les eaux du bassin-versant de la Loire, soit près d’un quart du territoire national.

STOP LE CARNAGE DU CARNET ET DE L’ESTUAIRE DE LA LOIRE, NI CENTRALE NUCLEAIRE HIER NI EXTENSION DU GROS PORT AUJOURD’HUI !

RENDEZ VOUS LE 5 AVRIL POUR UNE GRANDE JOURNEE DE MOBILISATION FESTIVE CONTRE L’EXTENSION DU GROS PORT DE SAINT NAZAIRE SUR LE SITE DU CARNET

Le collectif STOP CARNET

Contact : stopcarnet@retzien.fr